Récidicules de Tristan Ledoux
Récidicules de Tristan Ledoux
Tristan Ledoux propose des promenades spéculatives dont — et en dépit des sujets — les mâles branches n’ont rien de gnostiques.
Dans la précision des récits et des descriptions et avec un sens du souffle, l’auteur nous propose diverses énigmes dans chacune de ses nouvelles : comment survivre à la perte des sens ? Les marchandises sont elles des fétiches ?, etc.
Redoutant d’être trop indiscret, l’auteur avance avec autant de précision que d’élégance, de pudeur que d’ironie à l’image d’un de ses héros : Sterling qui préfère au besoin se taire plutôt que de pérorer. L’auteur sait jouer de “l’à peine” mais tout en sachant amener progressivement à une conversion du réel par une sorte de poésie en toutes circonstances : sur un marché aux puces comme en tout autre lieu.
Quel avenir pour un artiste parvenu au sommet de son art ? Comment le mot « merci » peut-il conduire au « crime » ? Un homme peut végéter ou se trouver dans un état végétatif, mais qu’arriverait-il s’il se végétalisait ? Peut-on vendre ou acheter le titre d’auteur ? Et si les marchandises étaient vraiment des fétiches ? La fête condamne-t-elle les relations ? Comment survivre à la disparition des cinq sens ?...
Voici dix nouvelles forgées à partir d’idées ou de circonstances dérisoires de prime abord, mais comme le diable se cache dans les détails, leur réalisme farfelu éveille incidemment de vastes questions. Leurs personnages, souvent solitaires, mais secrètement animés par l’éternel désir de reconnaissance, poursuivent des chimères dont les humains se montrent friands, surtout quand leur identité est en jeu.