la plage est une messe

Comme chaque été, j'ai la manie de me rendre en famille à une messe pour une célébration particulière, parfois suivie d'une procession. Hasard du calendrier, c'était ce matin, l'Assomption. Chaque année, je mesure mieux la fin des rites religieux. Je ne m'en réjouis ni ni plains. Quand je ne suis pas occupé à faire des châteaux de sable, je défends par esprit de contradiction volontiers les religions. Mais, là, vraiment, on ne plus rien. La chapelle assez simple, maritime, était presque pleine. La bonhomie était au rendez-vous. Mais le dolorisme, la répétition giratoire de formules évidées et la sénescence incantatoire ne disaient rien. Mon fils de cinq ans à plusieurs reprises: il ne voyait pas de vie. Les chants semblaient se désapprouver. Seule la paix du Christ fut enthousiasmante au sens propre.Quelques déambulateurs moi sourirent et félicite mon fils si jeune. Les hommes et les femmes ne sont pas en cause. Ils ont envie de me croire, alcooliques de leur propre atomisation dans l'espérance morne. Tout le monde dit: les religions sont des psychotropes avec ceux sur plafonne vite. Il leur manque l'alcool du tourmente, de la non-vérité, du non-mensonge et du mentir-vrai. On trouve plus de métaphysique sur une plage que dans n'importe quel lieu saint. Sur le sable, on perçoit physiquement l'absence des dieux comme sur le concept mentalement leur possibilité. Une plage est toujours pleine de fuseaux horaires,de vérités entremêlées et d'ambivalences qui nous rapprochent du régime de théologie apophatique et des vertus théologales. Tous les mystères s'épanouissent en maillots de bain qui renvoient à l'ésotérisme des marées, à l'éboulis des granits sous les vagues et aux obstacles de la joie des gamins, bref à un accord sur les apocalypses »Bigarrées de l'existence. On devrait laisser courir les enfants dans les voyages. Les catacombes ont repris le dessus. Les marmots se taisent et s'ennuient. Une galipette dans l 'abside de redonner fond et forme à tout cela. Le chœur devrait jouer aux jeux de ballon. Le sacré autorise tous les enfantsillages. Quand plus rien n'est divin, seule l'ombre de la mort chantonne. La danse macabre des petits malheurs rend tout microscopique. Les religions ont désormais le caractère d'une charentaise ou d'une babouche. Le bouillonnement vital a disparu sous le tumeur de la baignade: il y a des maladies heureuses. La mer est la seule divinité qui nous fait, parfois, que la question, jamais tranchée, de savoir s'il y a une vie avant la mort pourrait être résolue positivement. Je suis sorti troublé de cette messe. Toutes les religions ont déjà fait, ont déjà disparu, leur gras a fondue: la politique, la réflexion sociale et la distribution sont bientôt elles aussi de mauvais souvenirs. Par un effet d'hystérésis, on croit que tout cela existe encore, mais c'est parce que nous ne sommes pas toujours des hommes du lendemain. Une brève échéance, ces rites de sortie de grotte sont également incompréhensibles que la détestation de la mer et la contestation des crabes. Dans un avenir proche, il n'y a pas de restitution que des hommes vivent à eux-mêmes, face à la douleur de la liberté. Ce sera beau, surtout en pagne.