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Etre fou ou moustachu!

January 9, 2019 caroline rattier
nietzsche et lou andrea.png

Il y a vraiment de vilaines journées, notamment les journées de fête qui s’accompagnent d’une animalité toujours renaissante. Sous les effets de la température festive, les habitants quittent les oripeaux d’une humanisation relative. On se met à hurler, on se dévêt, on s’énerve. Je suis de méchante humeur en raison de l’absence de sommeil et de cette humanité temporairement déclinante comme si la fin d’année réexaminait l’intérêt qu’il y aurait eu à ne pas sortir de la grotte. Le processus d’humanisation, bien que constant, est toutefois fragile et réversible. La fête étouffante est propice à l’éternel retour de la criminalisation de ce qui fait de nous des êtres humains. Je repense aux propos de Nietzsche qui dit des hommes qu’ils sont déjà dépassés, qu’ils sont au fond un phénomène d’hystérésis avant même d’être des victimes de l’hubris.  De son côté, Hegel précise que les hommes sont à venir, qu’ils sont en cours de formation comme le démontre sa typologie artistique. Selon lui, un des critères de l’humanisation est la disparition de l’art. L’art ne représente qu’une modalité temporaire de la spiritualisation. Quand les hommes seront parfaitement hommes, l’art n’aura plus aucune espèce d’importance. Seule la philosophie pourra les contenter. Dès lors, où que l’on tourne la tête, les hommes sont infirmes ou ne sont pas encore : c’est à désespérer de sa propre présence ; à croire au reste qu’entre ceux qui pensent que les hommes sont dépassés ou ne sont pas encore passés, ne restent que ceux qui désespèrent d’être des hommes que partout l’on pourchasse comme n’étant pas de ce monde. Il nous reste à devenir fous ou avoir une belle moustache.

 

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